J’ai joué à l’autruche pendant plusieurs années avant d’être diagnostiquée coeliaque. Je connaissais bien les symptômes de cette maladie auto-immunitaire puisque j'ai une collègue de bureau qui est coeliaque. Aussi je me renseignais souvent sur Internet question de confirmer que je n’avais pas vraiment cette maladie, malgré les nombreux messages de détresse que me lançait mon corps. Mes premiers souvenirs des symptômes associés à cette maladie remontent à mon enfance. Maigreur, anémie, difficulté de concentration, douleurs aux jambes, maux de tête fréquents, troubles de digestion. Tous les signes pointaient vers la maladie de coeliaque, mais à cette époque, cette maladie n’était pas très connue et la solution à tous ces maux était l’huile de foie de morue…
Durant ma période universitaire, j’ai commencé à avoir des battements de cœur irréguliers qu’un médecin a attribué à un surplus d’adrénaline. Et lorsque j’ai commencé à travailler je blâmais ce même surplus d’adrénaline et mon stress pour mes problèmes intestinaux. Vers la fin de la trentaine, en plus de tous les symptômes mentionnés ci-haut, j’ai commencé à avoir des brûlements d’estomac et du reflux gastrique. Je n’étais plus capable de digérer les sucres, les gras, les produits laitiers et les œufs. Je m’inventais une nouvelle intolérance alimentaire à tous les jours. Je suis même allée voir la nutritionniste de ma collègue coeliaque car je perdais du poids à une vitesse folle. Durant notre rencontre, celle-ci en vient à la conclusion que je suis probablement coeliaque et me recommande fortement d’aller passer des tests sanguins. Je ne l'ai pas écoutée ; j'ai continué à jouer à l’autruche et bien sûr, à dépérir. En 2005 je sentais que je fonçais directement sur un mur de béton à 300 km à l’heure. Épuisée par un travail exigeant et stressant, je décide, après une discussion avec mon amoureux, de vendre ma maison et de remettre ma démission afin de prendre une année sabbatique pour me remettre sur pied et voyager avec mon amoureux.
En 2006, je vends ma maison et emménage chez mon amoureux. Bien sûr, les choses ne se sont pas passées comme prévues au bureau, et je dois remercier mon patron pour ça. Mon patron n’accepte pas vraiment ma démission. Il me propose plutôt de prendre un congé sans solde de 6 mois. Il insiste aussi pour que je vois un médecin rapidement avant de quitter officiellement le bureau pour mon congé sans solde au cas où je serais malade; je lui avais mentionné que mes douleurs articulaires m’inquiétaient un peu. J’ai suivi son conseil et je suis allée voir un médecin dans une clinique privée. Je souffrais d’anémie sévère et celle-ci a de son côté insisté pour que je fasse des tests sanguins pour dépister la maladie de coeliaque. Lorsque j’ai reçu les résultats des mes tests sanguins, mon médecin m'a recommandé d'aller voir un gastro-entérologue. Et j'ai du cesser de me mettre la tête dans le sable. J’ai finalement accepté mon diagnostic : j’étais coeliaque. Et depuis ce temps, le bonheur est sans gluten...